Ce blog nous permet d'expliquer les différentes facettes de la forêt. Celui-ci a été créé par les terminales bac pro CGCF (Conduite et Gestion des Chantiers Forestiers) de la MFR de Pointel, dans le cadre du projet d'ESC (Education Socio Culturel).
Nous avons souhaité vous parler de la faune et la flore (surtout le gibier et les arbres...) ainsi que des métiers du bois et de la forêt et pour finir de la filière bois (de la plantation à l'industrie en passant par l'exploitation, la sylviculture, le chauffage...)
Nous vous souhaitons une bonne visite espérant que vous y trouverez votre bonheur...


vendredi 18 février 2011

La fougère aigle


Règne : Plantae
Sous- règne : Tracheobionta
Division : Pteridophyte
Classe : Filicopsida
Ordre : Polypodiales
Famille : Dennstaedtiaceae
Genre : Pteridium

La Fougère aigle (Pteridium aquilinum) aussi appelée grande fougère ou fougère commune, est une fougère de la famille des Dennstaedtiaceae. Elle est très commune, voire envahissante, et cosmopolite. On la retrouve jusqu'à 2 000 m d'altitude. Cette plante toxique a longtemps été utilisée à des fins alimentaires et médicinales et reste utilisée, notamment en horticulture. Elle est cependant considérée comme gênante pour la gestion des forêts et du gibier.

Appareil végétatif :


La fougère aigle possède un
rhizome noir, fibreux et ramifié, rampant à plusieurs dizaines de centimètres sous le sol. Il lui permet de coloniser rapidement son milieu. Le rhizome est capable de se ramifier par dichotomie et de se développer, et de former un clone à distance. Les ramifications finissent par mourir avec le temps, et c'est ainsi que le clone sera séparé de la fougère originelle. Par cette méthode de reproduction asexuée, la fougère aigle est à même d'envahir les zones dégagées, où son rhizome profond peut cheminer sans obstacles. De même, le rhizome est épargné par les incendies de foret, qui détruisent les végétaux en surface, et pourra ainsi permettre à la fougère de repartir. À partir de ces rhizomes naissent à chaque printemps des frondes de très grande taille, larges de 30 à 90 cm non persistantes l'hiver. Les frondes sont de forme triangulaire caractéristique et ont tendance à se courber parallèlement au sol. Elles possèdent un pétiole très long et épais pouvant atteindre 1 à 1,5 m de long. Les frondes sont divisées plusieurs fois (parfois quatre fois) : les divisions primaires sont alternées et opposées. Les segments de ces frondes sont également triangulaires, sessiles et un peu enroulés sur les bords.

Appareil reproducteur :

Les
sporanges, rares, se situent sur la face inférieure des frondes et protégés par le bord replié du limbe qui forme une indusie. Sa sporulation, souvent stérile, est disséminée par le vent (on dit que sa dissémination est anémochore).

Habitat et répartition :

La Fougère aigle se développe dans des stations en pleine lumière ou semi- ombragées, souvent sur des sols pierreux ou sableux et toujours acide et assez profond. Elle est indifférente à l'humidité du sol. En
France, sa préférence pour les hivers doux, explique sa grande répartition sur le domaine atlantique. Néanmoins, elle est cosmopolite et on la trouve dans de nombreuses régions du monde et sous de nombreux climats, sauf dans les zones désertiques chaudes ou froides. Elle se développe depuis le niveau de la mer jusqu'à 2 000 m d'altitude, des étages collinéens à montagnards et supraméditerranéens. Il semble qu'il existe différents écotypes. Ainsi, on retrouve Pteridium aquilinum à la fois sur des sols carbonatés et sur d'autres décarbonatés. Pteridium aquilinum indique des sols acides pauvres ou riches en bases et engorgés en matière organique végétale. Elle indique également une carence en matière organique animale et en azote. Une prairie agricole contenant cette plante de manière significative évolue vers la lande. Les peuplements de fougère aigle sont souvent nommés « ptéridaies ».

Toxicité :


Toutes les parties de la fougère aigle sont considérées comme toxiques en raison de leur teneur en
aquilide À et en dérivés de cyanure, les crosses dégagent d'ailleurs une odeur d'amande amère à la cuisson. D'après une étude faite au Japon, les crosses crues de fougère aigle pourraient contenir des substances cancérigènes, un hétéroside cyanogénétique (c'est-à-dire susceptible de produire du cyanure) ainsi qu'une enzyme (thiaminase) qui détruit la vitamine B1 dans l'organisme. Les frondes arrivées à maturité, qu'elles soient fraîches, cuites ou séchées, sont également toxiques. Les animaux qui abusent de cette fougère (rongeurs, jeunes bovins en stabulation libre avec fougère utilisée comme litière) sont atteints d'une maladie mortelle nommée "pteridisme". Les chevaux peuvent également en souffrir s'ils en consomment en forte dose (plus de 2 kg par jour pendant 1 mois). À petite dose, il semble possible de les soigner en augmentant leur taux de vitamine B1. Le ptéridisme se manifeste par une atteinte à la moelle rouge des os, causant ainsi anémie et phénomènes hémorragiques. Chez les moutons qui paissent les fougères peuvent aussi apparaître des troubles visuels, ainsi que des tumeurs sur différentes zones du système digestif (mâchoires, rumen, intestin, foie).

Consommation par la faune :

Malgré sa toxicité, la fougère aigle est consommée par plusieurs espèces animales. Les cervidés peuvent consommer la fougère aigle, mais toujours en faible quantité, et essentiellement lorsque les frondes sont encore en forme de crosse. Les lapins peuvent occasionnellement consommer les frondes et les rhizomes. Les chèvres en liberté peuvent elles aussi consommer cette fougère, mais par contre les moutons l'évitent. Plusieurs espèces d'insectes consomment eux aussi cette fougère. Par exemple en Europe, les chenilles de plusieurs espèces de
lépidoptères se nourrissent de la Fougère aigle.

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